23 avril journée mondiale du livre, ô toi ami du correcteur professionnel de Charente et d’ailleurs, fidèle compagnon de nos nuits

Et voilà ! Une journée en mémoire du livre… Quelle tristesse ! Encore une journée baptisée pour se souvenir. Le livre a-t-il disparu ? Non. Il se cache mais il n’est pas mort !

Foi de rédacteur web, il n’y a jamais eu autant d’écrits diffusés depuis l’air d’Internet

Difficile de le nier : l’écrit, quel que soit sa qualité, a dépassé largement le stade de l’oral. La preuve ? Que faites-vous en ce moment même ? 😉 Plus sérieusement l’avènement d’Internet, des réseaux sociaux, des mails comme des textos pousse chacun d’entre nous à écrire toujours plus, toujours plus vite.

Pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur pourrait se situer dans la rapidité et le confort d’utilisation et de transmission des informations. Sans mail par exemple, il me serait quasi impossible de faire des rédactions pour mes clients dans les temps impartis par les délais postaux.
Le pire maintenant. « L’ortograffe » oubliée, une évidence et un triste constat quotidien. Mais aussi les incompréhensions multiples liées au manque de communication orale. Un exemple simple : les échanges de textos malhabiles qui deviennent conversations de sourds là où un simple tête-à-tête aurait répondu à toutes les interrogations. Non les textos et les réseaux sociaux ne remplaceront pas une soirée entre amis, un diner aux chandelles ou un regard complice, ils ne sont et ne doivent rester que des outils. Ils ne remplaceront pas non plus les livres car ils ne font que remplir et consommer du temps, ils ne cultivent absolument rien autour.

Notre imaginaire s’endort sur Facebook au lieu de rêver d’aventures ou de voyages lointains dans un merveilleux roman.

Le livre comme une histoire d’odeurs et de souvenirs qui ne s’effaceront pas

Photo prise par Jean Michel Le Meur et appartenant à Mélanie Sorbets Le Meur www.laplumeetlagomme.fr

Les rêves de « voyages extraordinaires » de mon Papa. La fameuse collection de livres de Jules Verne par les éditions Hetzel. Légendaire… Photo prise par Jean-Michel Le Meur et appartenant à Mélanie Sorbets-Le Meur www.laplumeetlagomme.fr

Croyez-vous vraiment que nos enfants rêvent d’apprendre à lire pour aller échanger des mails ou des sms ? Avez-vous déjà eu la curiosité d’aller voir une bande de pitchounets de maternelle dans une bibliothèque ? Rien n’a changé. Les livres sont pour eux, comme ils l’étaient pour nous, tout autant de trésors à découvrir.

Je dois avouer que j’ai moi-même grandi dans ce culte du livre et sitôt j’ai appris à lire, mon esprit n’a eu de cesse de s’alimenter de tous les rêves colorés de mes lectures diverses et variées. Et de leur odeur aussi. Vous savez ce mélange curieux de papier et de poussière ? Cette odeur entêtante du vieux livre d’école que nous donne notre grand-mère pour que nous puissions, à notre tour, en découvrir ses merveilles.

On les collectionne aussi. Pour le plaisir de les transmettre, pour le plaisir de les toucher, de les sentir et de tourner délicatement les pages jaunies par le temps de ce Jules Verne qui a fait tant rêver Papa petit.
Et puis on les mange des yeux. Vous savez ces livres de recettes de cuisine aux photos délicieusement appétissantes qui nous font rêver de miracles culinaires. Ou bien encore ce livre de recettes ancestrales passé de mains en mains et de cuisinières en cuisinières depuis des générations. Croyez-vous vraiment qu’une recette sur une tablette nous procurera ce type d’émotion ? J’en doute fort.

À nous de savoir transmettre à nos enfants le goût du livre, quel qu’il soit, sans à priori sur son type ou sur sa soi-disant portée culturelle. À nous de leur donner envie de goûter à pleines dents ce plaisir immense de vivre une histoire, de rêver, de voyager sans avoir besoin d’écran ou d’électricité pour le faire.
Les livres sont des trésors précieux, ils sont notre patrimoine et notre histoire. Ils sont l’empreinte que nous laisserons aux générations de nos enfants et de nos petits-enfants.

Transmettre un livre, c’est vouloir laisser un morceau de soi-même, là quelque part. Ici ou ailleurs.

Mélanie Sorbets, www.laplumeetlagomme.fr